> NOVEL <

Il essaya alors de penser à autre chose, mais la faim, la soif et la trouille commencèrent à se rappeler à son souvenir. Ca faisait tout de même 4 heures à peu près qu’il était plié dans son colis postal, dans le noir, sans manger et sans boire. Ce qui était tout de même un comble pour un Sydhe. Les secours devraient déjà être arrivés. Les Bons Pieds devraient être là. Condamner un Sydhe à ne rien manger pendant plus de 3 heures était considéré comme un acte de non assistance à personne en danger. Il commençait à paniquer, l’obscurité semblait menaçante, il cru entendre un rugissement. Puis il pensa à Bi Bop, son père. Il était lui aussi resté coincé dans le tuyau et pourtant, il n’avait pas perdu son calme. Bon, il revenait de la guerre des gnomes, mais il n’avait que 25 ans. Et Bud en avait 17, et il allait montrer à tous les habitants des collines creuses quel Sydhe il était.

Soudain, un cri pas légendaire du tout déchira la nuit. Ce devait être un de ces monstres abominables. Mais peut-être n’avait il pas vu Bud, peut-être se baladait-il dans les couloirs en rugissant comme un volcan mal éteint pour se distraire? Peut-être qu’il n’allait pas s’arrêter? Bud sentit qu’il s’était trompé lorsqu’un craquement retentit juste à l’extérieur de son colis postal. La bestiole était en train de déchiqueter le paquet. Bud sentit le coeur lui manquer. Il cru qu’il allait vomir de terreur (il n’aurait jamais pensé que ce fut possible). Puis il se souvint que les bêtes des souterrains ne devaient manger que les snurks et pas les Sydhes. Cela le calma jusqu’au moment où il se souvint qu’il avait du snurk plein le dos, et même dans ses manches. Il se demanda si la bête ferait la différence entre un snurk et un Sydhe enrobé de chocolat-caramel et décida de ne pas prendre de risque en hurlant pour faire fuir la bestiole. Celle-ci avait terminé d’ouvrir la première couche du sac et attaquait la deuxième avec voracité quand elle entendit le pauvre hurlement de Bud. Elle devint d’un coup plus enragée et griffa la deuxième couche avec un zèle renouvelé. Bud commença à se poser des questions quand à la prétendue nature végétarienne de ces bêtes. Il hurla de plus belle. Et le monstre griffa de plus belle encore. Et plus Bud hurlait, plus le monstre griffait. Jusqu’au moment où Bud pu voir (et sentir) le faciès de cauchemar de la bestiole. Elle était horrible. Quatre rangées de dents poussaient dans un désordre artistique à l’intérieur d’une gueule découpée au biseau. Un museau en forme de pompe à mélo. Trois rangées de six yeux noirs complétaient un tableau digne de Pic A Seau. Et je ne parle pas de l’odeur de bouffe pourrie qui se dégageai de cette créature répugnante.

Bud se retrouva tout seul en train de rigoler, assis dans un colis postal éventré, bloqué dans un tuyau inconnu, perdu au fin fond des collines creuses. Et ça le faisait rire. Il se leva alors, titubant légèrement sous le poids de son imposant sac à dos couleur camouflage et de la longue inspiration de ouinje qu’il venait de faire. Il sortit du colis postal, fit quelques pas pour réactiver sa circulation sanguine et se dirigea vers un des côté du tuyau (il fallait bien aller quelque part). Après une minute de marche, il s’arrêta pour refaire le plein d’énergie. Il déposa son sac par terre et s’empiffra de snurks au chocolat. Puis il prit sa gourde de vin sucré et s’enfila une bonne rasade. Une fois le plein d’énergie effectué, il prit son autre gourde (remplie d’eau cette fois) et se lava le dos et les bras (les Sydhes étant très propres). Il prit sa chemise et sa veste du limdiche, reposa ses vêtements poisseux et collants au fond de son sac et repartit, une sucrerie dans la main, son ouinje de l’autre, vers le fond du tunnel. Il arrivait à voir devant sans problème grâce au phénomène de luminescence calcaire appelé Ogène. Le ventre plein, sa peur calmé, il prenait son aventure pour une ballade tranquille, admirant les champignons Surrue, une espèce très appréciée chez lui, cueillant quelques racines noires pour faire passer les snurks, pourchassant un petit ver des profondeurs pour rire. Il se demandait même si il n’allait pas trouver son nom dans cette aventure. Cela faisait quelques années que ça le tracassait (il était très précoce pour son âge, son père ayant trouvé son nom à 25 ans).


Cette histoire n'est pas finie. Elle se continuera dans le futur en partie grâce à vous et à des liens que vous pourrez rattacher au récit central. Si vous désirez continuer cette histoire, libre à vous.
Un récit n'est à personne. Un récit vit sa propre vie... Une histoire ne vit que si on la raconte...

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