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Humphrey Banderlasalop,
obsédé sexuel
depuis 5 générations



Amis obsédés sexuels, bonjour !!
C'
est à vous que je parle, vous dont le regard perçant ne loupe jamais l'entrebâillement intempestif d'un décolleté abondamment chargé ; vous qui appréciez les reflets sans égal d'un bas harmonieusement porté ; vous qui rêvez en contemplant des yeux profonds, un sourire coquin ou encore une fossette mutine.
Peut-être préférez vous la gaudriole et la chair fraîche, et alors un souffle de vent remontant une jupe légère vous suffoque ; ou alors, plus subtile, vous tombez hypnotisés devant la finesse d'une main d'albâtre délicatement posée sur un genou onctueux.


Certains regards en disent aussi long ...
Amis obsédés, un danger nous guette !!!

Un danger qui risque de faire disparaître toutes les saveurs matinales et douces de l'érotisme urbain...

Ce matin, j'allais d'un pas allègre (sans aucune comparaison avec le pachyderme politique mou et flasque du même nom qui se targue de s'y connaître en informatique), d'un pas allègre donc vers mon lieu de travail adoré.
Pour rejoindre celui-ci, je dois emprunter le métropolitain.
Ce moment privilégié est celui où je m'éveille progressivement par l'intermédiaire de mes sens ravivés. En effet, c'est là où mes instincts voyeuristes s'exaltent sur la beauté d'un visage souriant éclairé par le soleil matinal ou la courbe d'une fesse alléchante.
Mais à peine m'étais-je introduit dans l'escalier menant à mon quai d'embarquement que je suffoquais, frappé au plus profond de mes convictions et de mes instincts tribaux.

Arghhh !!


Un pan entier de mur était couvert de jambes nylonnées d'un galbe parfait... Le genre de jambes que l'on aimerait prendre à son cou !!!
Et le mur en était couvert. Imaginez ma stupéfaction.
Et quand je dis jambes,.... je dis bien jambes, avec mollets, cuisses et surtout la petite courbure juste avant le fessier féminin (vous savez le truc qu'on aime bien caresser).
Le tout gainé d'un noir affriolant.

Rhâââaaa !!!....


De quoi transformer un benêt d'église en pervers démoniaque à grande queue !!!!
Enfin... Me détournant à grand peine de cette vision fabuleuse, je descends les marches de l'escalier, escorté par les milles-pates dénudées de cet insecte paradisiaque.
Quand soudain ... (suspens)


re-arghhh !


Le mur face à mon quai d'embarquement est couvert de femmes géantes en déshabillés qui le sont vraiment (déshabillés), dévoilant des formes opulentes dans des poses acrobatiques habituellement réservées aux gymnastes professionnelles....

Chouette ! me dis-je. Fini les attentes morbides et interminables à se regarder le bout des pieds ou guetter vainement la courbe singulière d'un talon aiguillé. Zieutons donc ces charmantes créatures accrochées aux murs qui n'attendent que ça (en plus la mode est aux potelées, et je ne suis pas indifférent à leurs charmes) ....

Ce que je fis (zieuter)...

Mais stupeur, je n'en ressenti pas le moindre plaisir (malgré tout de même une ridicule érection).

Alors que la moindre rougeur printanière sur les joues d'une fille ou la vision rapide d'un sein pointant légèrement sous une chemise de soie me fait tressaillir de joie, là rien (enfin, pas grand chose), juste un faible soubresaut hormonal.
Diable, étais-je devenu un sans cœur de ne plus apprécier la beauté féminine ??

Je tentais alors une autre expérience en tombant nez à nez avec une jeune fille brune (arhg !!) en culotte et soutien-gorge rouge, allongée langoureusement sur un divan douillet et dont le nombril semblait me faire de l'œil.
Cela confinait à mon fantasme préféré (fille coquine + divan). La fille aurait été là, en os (en chair, elle l'étais déjà), je n'ose penser de ma réaction et de la suite des événements.

....

Mais là, rien, nada !!


Pour comprendre ma réaction, amis obsédés, je vous poserais cette question simple :
Un jambon de Bayonne coincé dans la vitrine d'un Boucher-charcutier-traiteur vous fait-il bander?
Pour ma part (car la nature m'a rendu assez spontané dans ce domaine), il peut m'arriver d'éprouver une timide érection de retour après des années d'exil loin de cette bonne vieille gastronomie Française.
Mais néanmoins, cette rection n'équivaudra jamais à la raideur caudale Bastilienne ou Concordienne qui me secoue à la vue d'un bel être du sexe féminin.

Cela résume fort bien la situation.
Ces demoiselles (pourtant charmantes) ne sont hélas qu'un quartier de viande derrière une vitrine; Une viande aguichante, certes mais sans vie, sans étincelle, et finalement sans érotisme.
Telle une image de hamburger débordant de son cadre, elle nous titille, mais ne reste hélas, qu'un morceau de steak haché avec de la salade autour.

C'est alors que je vous prends (hum..) à partie, vous les obsédés du monde entier...


Qu'allons nous devenir ??

Il y a un siècle de ça, la moindre vue d'une cheville dénudée au bas d'un jupon fripon nous faisait rêver. Plus récemment, c'est l'aperçu sublime du décolleté opulent de la campagnarde aux lèvres purpurine (forcement, puisque c'est une campagnarde) qui nous tripotait l'occiput (pour ne pas dire la glamouille).
Hier encore, c'est la mini-jupe retroussée d'une professeur d'anglais délurée qui nous en faisait tomber nos crayons.

Mais aujourd'hui que reste-t'il ?
Des monceaux de cuisses tendres et de seins oppressés collés au mur, des tas de dentelles mêlés de sourires faux et contraints, des montagnes de porno bien pensant, quoi.

Faut-il s'en plaindre ?
Oui...

Car cette exubérance de chair fraîche ne choque plus personne (à part deux ou trois grenouilles de bénitier hémélèfe qui ne savait pas qu'un sein c'était ça !!) et c'est grave.
Brassens chanterais le Puritain du Métropolitain à la place du Pornocrate, qu'il serait aujourd'hui interdit de média.

La mode est au sexe virtuel(lement inaccessible).

Aussi à vous obsédés du monde entier, je lance un message de solidarité.
Ne faites pas comme les bien pensants, ne louchez pas sur ces publicités autorisées qui bafouent la beauté de la femme.
Continuez plutôt à jeter des coups d'œil admiratifs à votre mignonne petite voisine, vous y gagnerez en imagination, elle, en rougeur au front (et pas national).

Ainsi l'érotisme redeviendra ce qu'il était : Un moyen de réunir hommes et femmes dans un déferlement de bonheur et de poils et la façon de développer enfin les rêves et les espoirs des hommes dans ce monde où l'on se prend des procés pour avoir affiché les seins d'Estelle (la femme du fils du hurleur pour midinette).
... Qu'une bite en érection.


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