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L'Hebdo du 19 Mai 1997.

Qu'est ce que
le mauvais goût ?


Est-ce mourir, tel un Jean-Edern Hallier, sur un vélo, dans un Deauville déserté par les vieilles reliftées de Neuilly ? Non, pas vraiment, cela relèverait plutôt du comique mondain.

Est-ce se foutre de la gueule des myopathes, même au second degré, en se servant de leur handicap pour dénoncer les tares des autres ? Peut-être, mais assurément, l'humour n'est de mauvais goût que lorsqu'il ne me fait pas rire.

Est-ce alors de monter des marches, tel un président sans consistance, en compagnie de vaches auxquelles on mettrait bien la main au cul si nous nous trouvions au salon de l'agriculture ?
Tout à fait. Ca c'est du mauvais goût, du vrai. En pleine campagne électorale, chiante certes, se montrer tout souriant, entouré de putains (hommes et femmes confondus), venus étaler un peu de fesse et d'argent, pour se convaincre que tout va bien, c'est véritablement du mauvais goût. Evidemment, même sans président de la république, Cannes pue. Mais, là, c'est la cerise sur le gâteau, le doigt au cul en plus de la pipe.

Bien sur, c'est uniquement parce que je n'ai pas eu d'accréditation cette année que je leur crache à la gueule. Sinon, vous pensez bien que j'aurais trouvé ça génial, Adjani superbe, Assassin(s) à chier, les fêtes Canal+ délires, Marco Ferreri sublime, Jeanne Morreau (qu'est ce qu'elle a vieilli !) charmante, Béatrice Dalle bandante, Besson tout petit, Bergman nulle part, les marches rouges, le Hilton très classe mais bon cette année je n'ai pas vu Delon, Gaultier mignon, Ferrara trop déjanté le mec tu vois, Isabelle Giordano intelligente en plus d'être belle, Robin Williams trop choux, Michael Jackson trop cher, Liv Ullman trop grande, le Martinez trop plein, la mer trop froide, le sable trop fin tu t'en fous plein les escarpins c'est hyper chiant, les ours trop sympas, ....

Sinon, à part ça tout va plutôt bien.

Presko